Si la mécanique n’évolue guère sur cette « Série III », la planche de bord est retravaillée, mais le nouvel atout est l’introduction d’une boite automatique, ce qui fut une première chez Lamborghini. Quelques autres modifications apparaissent en 1975, avec des pares-chocs à soufflets, encore une modification destinée au principal marché qu’est le sol américain. En 1976, un tout nouveau tableau de bord est introduit, et le moteur passe de 350 à 365 ch. Mais la crise pétrolière de 1973 aura raison de cette ultime version…

Lamborghini prend exemple sur Porsche. Les variantes de Gallardo seront bientôt aussi nombreuses que les versions de 911. Cette fois-ci, le Spyder se décline pour la première fois en deux roues motrices. Le taureau de Sant’Agatha poursuit sur sa lancée et offre au Spyder une nouvelle version qui se caractérise, comme la Balboni, par l’abandon des quatre roues motrices. Car si elle ne reprend pas le nom du célèbre essayeur maison, cette LP 550-2 doit tout à cette version éponyme. Redevenue simple propulsion malgré ses 550 ch, la 550-2 Spyder retrouve ainsi un peu de l’esprit « Hooligan » qui fait partie de l’histoire de la marque. Toutefois, l’auto a tout de même fait l’objet d’une mise au point soignée. Les réglages d’amortisseur ont ainsi été modifiés afin de prendre en compte l’évolution de la répartition des masses. Enfin, l’auto reçoit un différentiel à glissement limité taré à 45%. De quoi faire de belles figures même si l’ESP veille.

En 1977, l’armée US lancait un appel d’offres auprès de constructeurs spécialisés pour la conception et la production d’un véhicule tous terrains spécial, capable de transporter des hommes et du matériel sur toutes zones de guerre. Lamborghini présenta son prototype « Cheetah » renommé LM 001. C’est le Hummer qui sera retenu. Mais Lamborghini, certain des réelles qualités et de la supériorité de son engin, décida de lancer la fabrication et présenta la version « civile » en 1986 sous le nom de LM 002. Ce mastodonte, qui bénéficie du moteur V12 de 450 ch de la Countach, a principalement été vendu aux Etats Unis et dans les pays du moyen orient (l’armée saoudienne en commanda 40), une version Break fut même construite pour le sultan du Brunei.

Lamborghini joue sa dernière carte avec la Silhouette. Pour lancer un nouveau modèle à moindre coût, Bertone doit reprendre le châssis de l’Urraco P300 avec des voies sont sensiblement modifiées pour permettre le montage des jantes Campagnolo type « téléphone » chaussées de larges Pirelli P7 à taille basse. À l’usage, le moteur se montre rageur mais manque légèrement de couple à bas régime pour le poids de l’auto. Lamborghini impose à Bertone d’habiller la Silhouette en « targa », c’est-à-dire avec un toit escamotable rangeable derrière les sièges avant. Bertone invente une ligne superbe, directement inspirée de la supercar Countach et renforce le châssis en de nombreux points avec arceau type « roll-cage ». Contrairement à l’Urraco, la Silhouette est un coupé strict deux places. Il n’y a que peu d’options proposées : couleur, cuir ou cuir retourné, vitres électriques et chaîne stéréo. Au salon de Genève 1976, la P118 reçoit un accueil chaleureux. C’est même l’une des sportives les plus désirables qui soit mais après un second choc pétrolier, le marché est au plus bas et le modèle souffre de problèmes de fabrications. Et malheureusement, comme ce fût déjà le cas, Lamborghini se montre incapable de résoudre les problèmes d’homologations aux USA. Faute de clients et acculés de dettes, la société est mise en liquidation trois ans après.