Bon, je vous résume. Prenez un V12 de grande lignée italienne. Rajoutez-lui une paire de canassons bien hargneux et un échappement réveil-matin pour être sûr de ne pas passer inaperçu. Et, juste histoire de faire mourir le voisin de jalousie, enrober le tout d’une carrosserie digne d’un avion de chasse découpé à la serpe. Et si le toit est aux abonnés absents, c’est encore mieux ! Saupoudrez le tout d’un nom bien rageur, vendez le produit à un prix stratosphérique et n’oubliez surtout pas d’en produire le moins possible. Vous y êtes, Lamborghini a décapité sa très exclusive Reventón !

Quelques mois après le démarrage en trombe des commandes d’Huracàn, c’est le département de personnalisation “Ad Personam” (spécifique à Lamborghini) qui dévoile sa dernière création. Un modèle unique mettant en avant le célèbre acteur de Hong Kong, Jackie Chan. Les spécificités de cette Aventador ne concernent que l’esthétique, il faut dire que les caractéristiques techniques sont déjà très spéciales. A l’extérieur, on découvre une peinture gris titane, des jantes brillantes “Nero Ade” du plus bel effet. A l’intérieur, la sellerie bicolore rouge et noire est de rigueur, et l’ancien nom de l’acteur est brodé sur les appuie-têtes : “Long”. Pas d’inquiétude côté moteur, le V12 de 700 ch répond bien présent. Cerise sur le gâteau, l’argent récolté lors de la vente aux enchères de cette Lamborghini seront reversés à l’association Jackie Chan Charity Fund, militant pour le développement de l’industrie du cinéma en Chine. La mise aux enchères s’établit à 857 000 €.

La supercar de Lamborghini demeure l’une des dernières de son espèce à suivre un mode de fabrication réellement artisanal, très proche de celui qui était déjà mis en place à ses débuts. Outre le V12 toujours assemblé à la main et testé sur banc avant d’intégrer la coque, le châssis tubulaire est réalisé par Marchesi à Modène tandis que les panneaux en aluminium du coffre avant, des portes et des ailes sont fournis par Golden Car à Cuneo, spécialiste qui travaille aussi pour Maserati. Les panneaux de carrosserie en composite, capot moteur et boucliers, sont fabriqués à l’usine Lamborghini directement, dans un Autoclave. La culasse vient de chez Fonderia Scacchetti avant d’être finie chez Lamborghini. La personnalisation encore permise par l’artisanat est quasiment infinie, ce qui rend bon nombre de Lamborghini Diablo uniques. Au-delà de la simple couleur de peinture personnalisée, les spécifications mêmes du moteur peuvent être adaptée, des rapports de boîte (3 types de ponts sont proposés) jusqu’au taux de compression ! Chaque voiture est ensuite testée sur 3 sessions de 60 kilomètres lors desquelles les réglages de suspension et de gestion moteur sont validés avant qu’elle soit déclarée apte à la livraison. Les moteurs assemblés à partir de 1999 sont reconnaissables à leur inscription « ‘Valve Timing Management » sur le cache central des admissions d’air. La Lamborghini Diablo SV restylée (ou série 2) ne va être produite que d’octobre 1998 à décembre 1999.

Si la mécanique n’évolue guère sur cette « Série III », la planche de bord est retravaillée, mais le nouvel atout est l’introduction d’une boite automatique, ce qui fut une première chez Lamborghini. Quelques autres modifications apparaissent en 1975, avec des pares-chocs à soufflets, encore une modification destinée au principal marché qu’est le sol américain. En 1976, un tout nouveau tableau de bord est introduit, et le moteur passe de 350 à 365 ch. Mais la crise pétrolière de 1973 aura raison de cette ultime version…

Lamborghini prend exemple sur Porsche. Les variantes de Gallardo seront bientôt aussi nombreuses que les versions de 911. Cette fois-ci, le Spyder se décline pour la première fois en deux roues motrices. Le taureau de Sant’Agatha poursuit sur sa lancée et offre au Spyder une nouvelle version qui se caractérise, comme la Balboni, par l’abandon des quatre roues motrices. Car si elle ne reprend pas le nom du célèbre essayeur maison, cette LP 550-2 doit tout à cette version éponyme. Redevenue simple propulsion malgré ses 550 ch, la 550-2 Spyder retrouve ainsi un peu de l’esprit « Hooligan » qui fait partie de l’histoire de la marque. Toutefois, l’auto a tout de même fait l’objet d’une mise au point soignée. Les réglages d’amortisseur ont ainsi été modifiés afin de prendre en compte l’évolution de la répartition des masses. Enfin, l’auto reçoit un différentiel à glissement limité taré à 45%. De quoi faire de belles figures même si l’ESP veille.

En 1977, l’armée US lancait un appel d’offres auprès de constructeurs spécialisés pour la conception et la production d’un véhicule tous terrains spécial, capable de transporter des hommes et du matériel sur toutes zones de guerre. Lamborghini présenta son prototype « Cheetah » renommé LM 001. C’est le Hummer qui sera retenu. Mais Lamborghini, certain des réelles qualités et de la supériorité de son engin, décida de lancer la fabrication et présenta la version « civile » en 1986 sous le nom de LM 002. Ce mastodonte, qui bénéficie du moteur V12 de 450 ch de la Countach, a principalement été vendu aux Etats Unis et dans les pays du moyen orient (l’armée saoudienne en commanda 40), une version Break fut même construite pour le sultan du Brunei.

Lamborghini joue sa dernière carte avec la Silhouette. Pour lancer un nouveau modèle à moindre coût, Bertone doit reprendre le châssis de l’Urraco P300 avec des voies sont sensiblement modifiées pour permettre le montage des jantes Campagnolo type « téléphone » chaussées de larges Pirelli P7 à taille basse. À l’usage, le moteur se montre rageur mais manque légèrement de couple à bas régime pour le poids de l’auto. Lamborghini impose à Bertone d’habiller la Silhouette en « targa », c’est-à-dire avec un toit escamotable rangeable derrière les sièges avant. Bertone invente une ligne superbe, directement inspirée de la supercar Countach et renforce le châssis en de nombreux points avec arceau type « roll-cage ». Contrairement à l’Urraco, la Silhouette est un coupé strict deux places. Il n’y a que peu d’options proposées : couleur, cuir ou cuir retourné, vitres électriques et chaîne stéréo. Au salon de Genève 1976, la P118 reçoit un accueil chaleureux. C’est même l’une des sportives les plus désirables qui soit mais après un second choc pétrolier, le marché est au plus bas et le modèle souffre de problèmes de fabrications. Et malheureusement, comme ce fût déjà le cas, Lamborghini se montre incapable de résoudre les problèmes d’homologations aux USA. Faute de clients et acculés de dettes, la société est mise en liquidation trois ans après.

Oui, ça ne tombe pas rond. La collaboration entre Pirelli et Lamborghini a débuté dès la naissance du constructeur de Sant’Agata Bolognese en 1963. Depuis ce jour, toutes les Lamborghini ont chaussé des pneumatiques Pirelli. Ont-ils oublié de célébrer les 50 ans l’an dernier ? On ne le sait pas mais c’est donc en 2014 pour les 51 ans (et même 52 ans puisque la production débutera seulement l’année prochaine) que la firme propriété du groupe VW dévoile ce modèle spécifique baptisé Pirelli Edition. Cette série spéciale basée sur l’Aventador sera disponible aussi bien en coupé qu’en roadster au début de l’été 2015. Ce modèle reprend toutes les caractéristiques techniques de la LP700-4 (V12 700ch, 4 roues motrices) et y ajoute un équipement exclusif imaginé par le Centro Stile.

Parfois appelée SV – Série 1, pour beaucoup d’admirateurs, la SV représente la Diablo ultime, bien que ce modèle fût à l’époque la nouvelle « entrée de gamme » puisque moins chère que la Diablo 2 roues motrices standard et la VT. Construite sur la même base, la SV se fait dans un premier temps remarquer par ses énormes adhésifs sur les flancs, que le client pouvait toutefois faire retirer gratuitement à la commande. Même dépourvue de cette décoration, on ne pouvait louper l’aileron réglable des Diablo SE30, peint en noir ou couleur carrosserie (en option). En noir aussi, l’entourage des feux arrière et de la grande grille avec les logos Diablo et SV rouges. Les feux de brouillard et de marche arrière ont été déportés dans le bouclier, comme sur la Diablo SE30 tandis que les quatre sorties d’échappement sont ovales comme sur la Diablo VT Roadster. La capot moteur est équipé des énormes prises d’air de la Diablo SE30 Jota. Les premières Diablo SV sont montées avec des jantes de 17″ peintes en noir avec bord poli, hébergeant des freins plus gros. A l’intérieur, peu de changements, sinon le montage de la planche de bord de la Diablo VT , dépourvue d’airbag jusqu’en 1998. La sellerie cuir en série sur les autres modèles, est ici remplacée par de l’Alcantara sur les sièges et les panneaux de portes avec un logo « SV » brodé sur les appuie-tête.

Après la Balboni (série limitée), la version 2 roues motrices poursuit son chemin principalement outre atllantique. Devenue une tradition depuis quelques années, l’intégrale cède de la place à la propulsion, Lamborghini semble bien devoir s’adapter à son principal marché. Cette version plus légère est aussi plus agile, un peu plus brutale, cette monture offre moins de compromis ce qui procure sans aucun doute un plaisir de conduire encore accru !