Si dans les années 60 Giorgetto Giugiaro avait présidé au dessin de moult Maserati de route, la GranTurismo est désormais l’œuvre de Pininfarina. Passé la première surprise, surtout après la saga des 3200 GT, Coupé et GranSport, on apprécie le travail du maître italien. Basé sur une plate-forme plus longue, Pininfarina arrive à créer une ligne sportive en ménageant un habitacle 2+2. Long capot avec un bossage central à la manière d’une Jaguar XK8 mk1 , l’habitacle s’étire ensuite avec une découpe des vitres étirées et élégantes. Le montant de custode reprend un dessin déjà vu sur les dernières Maserati avec le Trident apposé dessus. Puis il vient mourir sur une petite malle arrière. Les ailes sont galbéesà souhait tant à l’avant qu’à l’arrière pour étaler une certaine puissance suggérée. La poupe reçoit des feux au dessin inédit pour une Maserati.

Avec la Karif, Maserati revient à une tradition lancée depuis la Mistral et mise de côté à la sortie de la Biturbo : les noms de vent, le Karif (ou Kharif) soufflant sur le Golfe d’Aden. Pour comprendre ce qu’est la Karif ce n’est pas compliqué, il suffit d’imaginer une coque renforcée de Spyder sur laquelle on aurait soudé un hard-top en acier. La ligne globale est celle de la 222 E avec deux doubles sorties d’échappement et les quatre phares carrés. Deux petites places sont disponibles à l’arrière lui permettant d’être homologuée en quatre places, mais la littérature commerciale Maserati la considère à juste titre comme une « berlinette ». L’intérieur de la 222 n’était pas une totale réussite et Maserati l’a bien compris en ne gardant que les bons côtés et en améliorant les autres.

Au cours de l’année 1966, Masérati propose sa Quattroporte avec un nouveau moteur 4,9L de 290 ch. Hormis la mécanique, la face avant est retouchée, elle est reconnaissable à ses phares avant : 2 paires de projecteurs jumelés au lieu des simples optiques rectangulaires de la première série. Parmi les propriétaires d’une Quattro Porte: Anthony Quinn, Stewart Granger, Marcello Mastroianni, Alberto Sordi et Rainier III de Monaco; Peter Ustinov en a même acheté deux !

Le concept de base de la voiture, établi par le propriétaire Adolfo Orsi et le designer Giulio Alfieri, était celui d’une GT rapide qui serait intéressante à conduire mais aussi confortable et pratique pour l’usage de tous les jours. De nombreux clients célèbres ont adopté la 3500 GT, parmi lesquels le prince Rainier III de Monaco, le ténor Giuseppe di Stefano, les acteurs Alberto Sordi, Tony Curtis, Stewart Granger, Rock Hudson et Anthony Quinn. Franco Cornacchia – un pilote de course amateur qui est devenu le représentant de Maserati à Milan – conduisait régulièrement les 3500 GTs entre Milan et Modène sur l’Autostrada del Sole, établissant un record de péage à péage de 39 minutes sur environ 160 km. À partir de 1961, l’injection de carburant Lucas est devenue disponible en option sur la Maserati 3500 GT, sous l’appelation 3500 GTi qui gagne alors 15 ch.

Cette présence d’un moteur Diesel était dans l’air du temps mais il n’y avait pas eu d’information depuis la présentation de la nouvelle génération de la Quattroporte au début de l’année. Une nouvelle motorisation qui n’est pas totalement inédite puisqu’elle est également présente au catalogue de la nouvelle Ghibli. Avec cette motorisation, le constructeur ruse pour offrir une belle sonorité puisque la marque au Trident équipe son V6 Diesel d’un système de son actif avec la présence de deux éléments spéciaux placés près de l’échappement et qui ont pour but d’accentuer la sonorisation du moteur. A noter la présence, d’un diesel de 250 ch pour le marché italien !

Le cabriolet deux places héritait ainsi des améliorations apportées au groupe motopropulseur et à la suspension. Des optimisations avaient aussi été apportées à l’aérodynamisme, avec des nouveaux pare-chocs et seuils de porte, et l’ajout d’un déflecteur arrière (finition en fibre de carbone sur demande). Par rapport au Spyder GT, la GranSport Spyder passait les rapports encore plus vite, et la transmission électro-hydraulique Cambiocorsa à six rapports était conçue pour simuler automatiquement le « talon-pointe » au rétrogradage. En mode Sport, la configuration se faisait plus dure pour permettre au conducteur de « vivre » la route au maximum. La suspension était plus raide comme dans la GranSport, et la garde au sol était 10 mm plus basse que le Spyder GT.

En 1990, la Maserati 222 E (E pour Export) profite des modifications esthétiques de la 2.24v pour devenir la 222 SE (SE pour Sport Export). Un nouveau kit carrosserie modernise sérieusement la ligne. Les antibrouillards sont enfin intégrés au pare-choc, tout comme les deux lignes d’échappement. Le V6 2.8 n’évolue pas et une version catalysée qui fait tomber la puissance de 250 à 225 ch apparait sur quelques marchés. Après la Sport Export, c’est au tour de la “Special Racing” d’être proposée au catalogue en 1991. Pour Maserati, il s’agit de deux modèles équivalents. Le nom SR fait référence à la Racing sortie peu avant mais à y regarder de plus près, elle affiche quelques bizarreries dont seul Maserati avait le secret. Elle est un mix de la 2.24v phase 2 (nouveaux feux avant, nouvelle calandre et aérodynamique retravaillée), jantes pleines 15 pouces des phase 1 et 222 SE, et pour finir, la bonne vieille boîte ZF conservée est à la place de la Getrag. A noter que la 222 E est une 225 ch, tout comme les 222 SE ou SR en versions catalysées.

La berline à quatre portes la plus rapide des années 60: sa vitesse maximum variait de 210 à 230 km/h, selon le moteur, la boîte et le style de conduite. Le designer Pietro Frua s’est inspiré à la 5000 GT réalisée pour l’Aga Khan deux ans auparavant. La caisse est produite par Officine Vignale (772 au total). La voiture avait un châssis d’une nouvelle conception, doté d’un châssis auxiliaire avant. En un premier temps, la voiture a monté des suspensions arrière semblables aux DeDion, mais à partir de 1966 celles-ci ont été remplacées par un essieu rigide. Le moteur était un V8 de conception nouvelle, avec une capacité de 4,2 litres et une puissance de 260 ch (à partir de 1966 la voiture est devenue disponible avec un moteur de 4,7 litres et une puissance de 290 ch), alimenté par quatre carburateurs à admission naturelle ; l’allumage était simple, la boîte était manuelle à 5 rapports, ou automatique à 3.

Peu de modèles animent la gamme Maserati. Il n’existe que la berline Quattroporte et le duo GranTurismo/GranCabrio, ainsi il faut donc des déclinaisons multiples pour créer un semblant de nouveauté. A Genève, la marque au trident ramènera alors une Quattroporte Sport GT S Awards Edition, un nom à rallonge pour un succès à rallonge. Basée sur le modèle doté du 4.7L V8 de 323 kW ou 433 chevaux, cette Awards Edition a été créée pour célébrer la bonne tenue de la berline depuis son lancement opéré en 2004. Elle propose un coloris “Quarzo Fuso”, un gris perlé à effet irisé que l’on retrouve sur la sellerie cuir nommée “Poltrona Frau” entre les bois “Black Piano” et l’Alcantara. Sont offertes également des jantes 20 pouces Multi Trident grises à finition satinée de toute beauté. Cette édition Quattroporte Sport GT S Awards bénéficie d’un équipement unique élaboré avec Brembo : des étriers de freins polis à la main pour se rapprocher d’un aspect miroir… Mais pas de quoi se recoiffer en changeant de roue.